Le mezcal, boisson concurrente de la téquila au Mexique, est élaboré à partir d’un type d’agave appelé maguey. Il pousse dans tout le Mexique mais sa production est plus particulièrement concentrée dans l’état de Oaxaca, un état dont l’économie est majoritairement axée sur l’agriculture et le tourisme. Depuis le début des années 2010, le mezcal a connu un essor fulgurant dans la ville de Mexico, aux États-Unis, mais aussi en Europe. La production, jusque-là artisanale et à petite échelle, s’est peu à peu convertie en une industrie très concurrentielle.
Contrairement au vin ou à d’autres digestifs, le mezcal ne repose pas en fût, il est prêt à être consommé dès sa distillation. Le maguey, lui, est un type d’agave qui se récolte au moment de son unique floraison, dix à douze ans après sa plantation, quand une longue tige pousse et permet la dispersion des graines. L’explosion du marché du mezcal ces quinze dernières années a donc abouti à une sorte de contretemps plus ou moins maîtrisé. Les plantations d’hier ne correspondent pas aux besoins de récoltes d’aujourd’hui, entraînant une hausse des prix à la consommation, et les innombrables plantations d’aujourd’hui entraîneront non seulement une baisse des prix dans le futur, mais aussi, entre autres dysfonctionnements, un appauvrissement des sols.
Entre septembre et novembre 2013, j’ai accompagné la Coopérative Maestros del Mezcal dans la construction de son réseau dans l’état de Oaxaca, au Mexique. La coopérative avait deux objectifs en initiant sa campagne : mettre en relation les producteurs de cette boisson en vogue pour permettre la représentation commune de leurs intérêts sur le marché national et international d’une part ; et l’élaboration d’un label garantissant des conditions de production de qualité et raisonnées d’autre part.
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